Pour ce nouveau solo, l’idée est de travailler sur la notion d’interdit. A l’opposé de Today, les émotions seront exprimées, de manière explosive, faisant fi des règles, brisant l’harmonie. La recherche se concentre sur la partie constructive de la désobéissance et sur son potentiel créatif. Devant l’interdit, les réactions sont nombreuses. Si les premières réactions s’apparentent souvent à des émotions primaires telles que la colère ou la tristesse, l’énergie transformée, sublimée, peut parfois donner naissance à des réactions étonnantes, souvent bien meilleures que le désir de départ.
La volonté de travailler sur ces notions s’est renforcée au contact des enfants, qui sont tantôt dans une énergie destructive (parfois inexplicable), tantôt trop sages. Nous avons aussi été surpris de constater à quel point la créativité n’est pas nécessairement innée, contrairement à de nombreuses idées reçues. On ne naît pas créatif, on le devient. Ici, la notion d’interdit est donc comprise au sens large : les interdits formulés, les non-dit, les interdits qui viennent de l’extérieur et ceux que l’enfant s’impose à lui même.
Les notions de perception, de transformation et de fiction seront au centre de notre recherche. Nous partons du principe que ces trois éléments sont essentiels au développement de la créativité et qu’ils permettent de se défaire de manière constructive de la déception liée à une impossibilité ou une interdiction de réaliser.
La pièce sera le fruit d’un long travail de recherche avec et autour d’enfants de quatre à huit ans. Conduit par Laurence Yadi, en collaboration avec Nicolas Cantillon, le laboratoire avec les enfants explore les notions de perceptions, transformations et fictions, en vue de la création du spectacle sur le thème des interdits. Le spectacle né de cette recherche s’adressera à un jeune public, dès quatre ans.
Une série de douze semaines d’ateliers est prévue sur la saison 2020-202, conduits en partenariat avec le service « École &Culture » du département de l’Instruction Publique (DIP) à Genève et avec le Centre Chorégraphique National de Grenoble (CCN2). Au total, 12 classes seront touchées par le projets, soit environ 240 élèves répartis entre Genève, Annemasse et Grenoble.