La vision du lapin

Michel Cavalca
Michel Cavalca
Pièce pour 4 danseurs | Création 2003 | Durée 65’

Commençons par régler son compte au lapin du titre. On cherchera vainement ici la duveteuse silhouette chère à notre imaginaire enfantin et à nos papilles averties. C’est à un spectacle « sans animaux  » que nous convie la compagnie 7273. Rien d’anthropomorphique dans cette vision ; ce Jeannot là s’apparenterait plutôt à un présupposé, prétexte à la formulation d’un point de vue sur la danse.

Figurons nous ce lapin comme un procédé rhétorique qui définit un enjeu: le lapin de laboratoire est le support d’une expérience qui vise à produire un résultat. Il garantit la possibilité de la trouvaille, il en est le passage obligé. Et il accomplit ainsi son ambitieux destin en payant le prix fort. Car, dans une scène désopilante, véritable déclaration d’intentions par ailleurs, Nicolas Cantillon affirme cette nécessité d’un « prix à payer » pour qu’un peu de beauté advienne ; accidents, pannes, ratages, courts-circuits deviennent le lexique de la grâce. Entendez ce mot sans grandiloquence, ni fadeur mais comme une tension s’accommodant de demeurer irrésolue: «Etre moderne, c’est savoir ce qui n’est plus possible » (Roland Barthes).

Chorégraphie
Laurence Yadi, Nicolas Cantillon

Interprétation
Laurence Yadi, Nicolas Cantillon, Polar, Daniel Demont

 

Musicien
Polar

Création lumière
Daniel Demont

Montage vidéo
Yann Gioria

Production
Compagnie 7273 

Coproduction
Château Rouge / Annemasse – France, Rui Horta /Centro coreografico/ Montemor o novo - Portugal

Soutien
Conseil Général de la Haute-Savoie - Annecy, Ville de Genève, Loterie Romande, Institut Franco-Portugais

Résidence de création
ADC Genève, Théâtre Saint-Gervais, Théâtre de l'Usine